Contrairement à ce que la plupart des gens pensent, l’architecte du paysage n’est pas limité à intervenir sur un morceau de parcelle, un jardin ou un petit parc. Notre espace de travail est bien plus grand que ça. La formation universitaire en architecture du paysage nous permet, par exemple, de repenser le paysage de façon globale.
Lorsque j’ai commencé mes études, celles-ci se déroulaient dans trois villes différentes : à Gembloux, Bruxelles et à Huy. Cette particularité pourrait faire peur aux nouveaux étudiants mais, pourtant, les côtés positifs sont nombreux : des liens plus forts se créent et nous avons la chance de rencontrer des étudiants aux parcours et aux mentalités très différents. Cela nous offre une ouverture d’esprit et nous terminons nos études sans être « moulés » par une seule philosophie. Dans la vie active, nous nous adaptons plus facilement et plus rapidement à tout environnement.
Durant notre cursus, en plus des cours théoriques et de « l’atelier-projet », nous devons réaliser un stage d’un mois au début de notre formation et un stage de quatre mois en dernière année. J’ai réalisé le premier à la Ville de Namur où j’ai eu l’opportunité de travailler sur un projet concret : l’aménagement des jardins du château de Namur. N’ayant pas assez de temps pour finaliser le projet en quatre semaines, j’ai prolongé mon stage en job étudiant et les plans que j’avais dessinés ont finalement été réalisés.
Pour mon deuxième stage, j’ai été accueillie dans une équipe pluridisciplinaire dans la société Planeco où j’ai travaillé sur certaines facettes de projets urbanistique et environnementaux en cours.
Ces deux stages m’ont permis de me rendre compte des différents outils mis à disposition de l’architecte du paysage lors de la réalisation de projets urbanistiques. On comprend également mieux comment sont mis en application les cours théoriques et pratiques.
A la fin de nos études, grâce à la multitude de cours suivis et aux nombreuses personnes rencontrées (architecte, urbaniste, écologiste,…), nous avons une vision très étendue des facettes du métier de l’architecte du paysage. Notre diplôme nous permet d’ailleurs de postuler à des offres d’emplois très variées.
Aujourd’hui, je travaille au BEP (Bureau économique de la Province de Namur) en tant qu’urbaniste dans le Département « Développement territorial ». Je travaille en collaboration avec des architectes, ingénieurs, historiens de l’art, gestionnaires de chantier, dessinateurs, cartographes,… En tant qu’équipe pluridisciplinaire, nous profitons des expériences des autres et soumettons nos projets à l’avis de nos collaborateurs afin de les améliorer.
Dans notre département, nous travaillons sur des projets urbanistiques divers et variés : plans communaux d’aménagement, rapport urbanistique et environnementaux visant à l’aménagement d’un nouveau quartier, d’une zone de loisirs, d’un parc d’activités économiques, le réaménagement d’une zone d’habitat et autres réflexions urbanistiques et paysagères, etc. Nous réalisons le projet de A à Z avec toutes ses particularités : conventions, gestion financière et administrative, conception urbanistique et architecturale, réalisation technique, rédaction des cahiers des charges,…
Grâce aux cours de droit et de droit d’aménagement, nous savons mieux appréhender les législations relatives à l’aménagement du territoire. On nous a également formé à planifier et suivre une méthodologie de travail (analyse, diagnostic, programmation, projet), à s’organiser, à être réactif, à tenir des délais, à être rigoureux,… Ces compétences acquises me permettent aujourd’hui de gérer et coordonner une vingtaine de projets en même temps.
Parallèlement aux projets urbanistiques, je réalise des plans de plantations pour des zones d’activités que le BEP gère. J’imagine les espaces d’agrément et de convivialité, d’alignement le long des voiries, espace tampon,… C’est grâce à mes cours de botanique et à ma connaissance des végétaux que l’on me confie ce genre de projets, ce qu’un urbaniste de formation ne pourrait pas faire.
Le véritable point fort de l’architecte du paysage ? Il peut comprendre et parler avec tout le monde : il connaît le langage de l’architecte, de l’environnementaliste, du citoyen, du politicien,…il peut interagir avec toutes ces personnes pour finalement arriver à un projet concret.